Damien Dolly – Créateur de contenu et vidéaste

 

Damien Dolly, créateur de contenu sur Instagram sous le nom de Xyz.shot et sur YouTube, précédemment en tant que Canapé Rouge, et aujourd’hui en tant que La Purge.

Damien traite sur sa chaine des mauvaises habitudes et de comment lutter contre elles : addiction aux réseaux sociaux, à la pornographie, etc.

 

 

Sa présence en ligne

Pour lui, il est important d’aller sur la plateforme qui correspond au médium que l’on veut utiliser. C’est pourquoi il est présent sur Instagram pour y montrer sa pratique de la photographie et sur YouTube pour les vidéos. Le but est de proposer du contenu qui correspond aux attentes de la plateforme et de ses utilisateurs pour qu’on puisse y avoir l’attention qu’on désire.

 

Création pour une audience ou pour soi-même, la place de la créativité

Il a deux pratiques différentes :

  Sur YouTube, il a une valeur ajoutée à apporter aux autres. Sa démarche est plus commerciale et il va utiliser sa créativité pour retenir son auditoire. Il va répondre à des codes et des attentes précises donc il va modeler sa production là-dessus.

Sa créativité se retrouve dans la façon dont il s’adresse à son audience et dont il monte ses vidéos. Par exemple, après avoir regardé ce que faisaient ses concurrents et analysé sa cible, il a décidé d’employer un ton chaleureux, de proximité et de couper ses prises de paroles en utilisant des mêmes vidéos pour ajouter de l’humour et rythmer le plus possible sa vidéo. Le constat principal étant que son auditoire, addicts au porno et aux réseaux sociaux, a une capacité de concentration très limitée.

Objectif ? Mettre sa créativité au service de l’attention

 

  Sur Instagram, il est pour partager sa passion de la photo, il va se laisser plus de libertés. Il le fait pour lui-même avant tout.

 

 

L’inspiration

Il aborde en premier lieu son rapport à l’inspiration sur Instagram :

« Sur Instagram, avant, je m’abonnais à tous les comptes qui m’inspirent pour les photos. Je fais de la photo érotique. Au final je me suis retrouvé avec que des culs sur mon feed, je ne pouvais pas avoir une vie normale sur Instagram, ça devenait oppressant. Donc maintenant j’ai une nouvelle façon de faire : j’enregistre les publications que j’aime vraiment beaucoup, comme ça j’ai un feed entier de choses qui m’inspirent vraiment. »

Sur YouTube, il est abonné à ses concurrents pour garder un œil sur les tendances mais il évite de regarder ce qu’il fait pour éviter d’être influencé.

 

Changement d’échelle pour une création plus saine

Les chaînes avec des milliers d’abonnés sont généralement des chaînes grand public de divertissement où l’ambition créative n’est pas dans les préoccupations principales.

Il souligne qu’un créateur ne devrait pas avoir une ambition de nombre d’abonnés pour réussir. Pour lui, tant que le créateur cible un désir ou un besoin chez les individus à qui il s’adresse, il aura un public qui l’écoutera. Il peut avoir des retours très rapidement et qualifiés. C’est le principe de la niche.

Son concurrent principal actuel a 26k abonnés sur sa chaîne, ce qui peut paraître peu dans l’univers de YouTube. Pourtant, il a été invité dans une émission sur M6.

Cet exemple démontre qu’il ne faut pas forcément énormément d’abonnés pour être repéré.

 

Repenser l’économie

Lorsque le créateur a une communauté qualifiée, qui le suit pour sa valeur ajoutée et que le créateur est transparent sur ses intentions mercantiles, alors il est possible de générer rapidement de l’argent.

Parlons chiffres : En 3 ans, sa précédente chaîne a généré 300 euros. Maintenant, sur La Purge, qui existe depuis seulement 3 mois et ayant 230 abonnés sur YouTube et 60 sur son groupe privé Telegram, il a proposé à la vente un livre qu’il a écrit sur la gestion des addictions. En une semaine, 15 de ces livres ont été vendus, ce qui a généré 250 euros.

Il explique ça par le fait qu’il a été direct et transparent sur ses ambitions et sur la monétisation de contenus annexes qu’il allait produire. Il n’y a pas eu de phobie de l’argent de la part de sa communauté.

 

Surconsommation des contenus sur internet

Il pense que si nous acceptons de donner autant d’attention et de temps aux réseaux sociaux, c’est parce qu’ils nous permettent de nous anesthésier et d’éviter de nous poser des questions sur notre condition ou notre existence. Il y a également la peur de l’ennui qui nous pousse à scroller à l’infini. Le problème est que sans ennui, on laisse plus la place au cerveau de vagabonder et s’améliorer.

 

Vivre sainement sur internet en tant que créateur

Dans un premier temps, il souligne le fait que créer et diffuser sur internet ses créations font des individus des créateurs et non pas des artistes. Il faut enlever cette image d’artiste incompris en souffrance, enlever l’égo de ses productions. Par exemple, on peut voir Jeff Koons comme un créateur plus que comme un artiste puisqu’il utilise un axe très marketing.

 

Il faut comprendre pourquoi nous sommes là et quels sont nos objectifs. Si le but est de créer pour soi et sa pratique, alors il faut utiliser les réseaux sociaux comme de simples outils. Sinon, il faut trouver un axe et un besoin auquel répondre. Il y a un premier travail d’introspection à faire pour arriver à vivre sainement sur ces médias.

 
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